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Trois ans après, la promesse d’Emmanuel Macron de ne plus utiliser l’herbicide controversé n’a pas été tenue.

Par Laurence Girard et Stéphane Foucart Publié le 27 novembre 2020 à 04h11 – Mis à jour le 27 novembre 2020 à 09h04

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Un agriculteur pulvérise du glyphosate, en 2019 à Saint-Léonard-des-Bois (Sarthe).

« J’ai demandé au gouvernement de prendre les dispositions nécessaires pour que l’utilisation du glyphosate soit interdite en France dès que les alternatives auront été trouvées et au plus tard dans trois ans. » Ce tweet, Emmanuel Macron l’avait envoyé le 27 novembre 2017. Il faisait suite à la décision de l’Union européenne (UE) de renouveler pour cinq ans l’autorisation de cet herbicide controversé. Paris s’était alors fixé pour objectif de sortir de l’essentiel des usages du glyphosate en 2021, avant une interdiction totale en 2023.

Les trois années ont passé et, à l’heure du bilan, l’herbicide tient toujours fermement sa position dans l’agriculture française, où il reste très utilisé en grandes cultures (céréales, colza, tournesol…) mais aussi en arboriculture et en viticulture. Un anniversaire embarrassant pour le gouvernement, qui assure mener la bataille à Bruxelles pour obtenir de l’UE qu’elle fasse barrage à sa réautorisation, prévue pour 2022.

A l’échelon national, voilà longtemps que M. Macron est revenu sur sa promesse, sous la pression de la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA), affirmant qu’il n’imposerait pas de sortie en l’absence d’alternative crédible.

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En 2018, malgré d’intenses discussions au sein de la majorité, l’objectif de sortie du glyphosate n’avait pas été inscrit dans la loi alimentation. Si les désherbants à base de glyphosate, en particulier l’emblématique Roundup, ont été bannis des espaces verts publics (dès le 1er janvier 2017), puis des jardins des particuliers (dès le 1er janvier 2019), on le doit à la loi Labbé de 2014 et au renforcement des mesures dans le cadre de loi de transition énergétique de 2015.

La France, premier consommateur européen de glyphosate

A l’issue d’une réunion organisée vendredi 27 novembre avec une partie du gouvernement et des députés européens, M. Macron devait positionner la France sur cette épineuse question. Avec, comme premier élément de langage, l’annonce d’une réduction de l’usage du glyphosate de « 50 % d’ici à la fin du quinquennat », dit-on dans l’entourage du ministre de l’agriculture, Julien Denormandie. Un chiffre qui est une projection issue des nouvelles restrictions d’usage de l’herbicide annoncées début octobre par l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses). Une projection qui, en outre, ne dit rien d’éventuels reports sur d’autres herbicides, parfois plus problématiques – mais moins médiatiques – que le glyphosate.

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