Chers compatriotes, l’heure est grave. Notre pays n’a jamais connu dans son histoire politique de telles manifestations. Leur caractère simultané et violent sur l’ensemble du territoire national nous inquiète. Les symboles qui fondent l’Etat de droit ont été attaqués ou saccagés : justice, sécurité, économie, politique et privé. Les forces de sécurité ont été débordées. Pris de court, l’Etat réquisitionne l’armée pour maintenir l’ordre sur l’étendue de la région de Dakar. Bref ! Bilan : 13 manifestants tués et des centaines de blessés. N’eût été la médiation de nos guides religieux et de personnalités de la société civile, notre pays serait à feu et à sang. Il n’y aurait ni vainqueur, ni vaincu. Le seul perdant serait le Sénégal. Attention ! Le calme obtenu est apparent. Le feu couve encore sous la cendre.
Aujourd’hui, le contexte géo-politico-économique fait du Sénégal un pays très convoité mais inflammable qui cristallise des intérêts énormes et contradictoires. Donc, il nous faut une autre approche politique intelligente. Toute l’opposition et la société civile doivent faire bloc envers le Président de la République dans le but suprême de l’encadrer, de l’accompagner jusqu’à la fin de son mandat en 2024. D’énormes menaces nous guettent. Faisons tout pour que le prochain Président hérite d’un pays stable. En contrepartie, dans son message du 4 avril prochain, le Président de la République édifiera les sénégalais sur 4 sujets. Un : se prononcer clairement sur le nombre de mandats ; deux : travailler à obtenir une date consensuelle pour les élections locales ; trois : amnistier Karim Wade et Khalifa Sall et quatre : abandonner toute poursuite judiciaire contre Ousmane Sonko. En procédant de la sorte, non seulement notre unité nationale sera renforcée, mais également nous aurons un espace politique apaisé où chaque sénégalais mettra la main à la pâte pour affronter les grands défis du développement.
Amadou Koné, inspecteur de l’enseignement à la retraite, Saint-Louis.
