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REFLEXIONS

Réformons, pour un mandat unique de sept ans de travail et un an de «politique» ! (Diom Wouro Bâ) – YerimPost

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C’est devenu un truisme de dire que dans toute dynamique constructive, les facteurs internes sont les facteurs déterminants. S’inspirer de ce que font les autres, dans le cadre du benchmarking, est, certes, utile, mais cela ne saurait remplacer la nécessité de partir de ses propres réalités, de bien les comprendre, afin de trouver les meilleurs moyens de les améliorer de façon constante.

La propension de notre pays à se tourner vers la France pour y copier quasi-systématiquement la manière d’organiser et de faire fonctionner nos institutions, est une preuve tangible que nous avons besoin d’ « une seconde indépendance », pour reprendre l’expression du Kenyan Ngugi wa Thiong’o.

Le Sénégal s’est enfermé dans un système politique qui le place en situation de campagne et de controverses électoralistes permanentes. En conséquence, le temps de travail est réduit à sa plus simple expression. Certaines nominations à de hautes fonctions de responsabilité ou encore la renonciation à des mesures susceptibles d’engendrer quelques frustrations corporatistes, mais bénéfiques pour la collectivité, sont bien souvent guidées par des calculs partisans. Ainsi, le Président de la République se voit parfois obligé de nommer à des fonctions-clés pour le développement économique et social de notre pays des personnalités dont le mérite réside non pas dans des compétences pour les missions techniques qui leur sont assignées, mais dans le fait de disposer d’une base électorale. 

Un tel système, dicté par la face négative de la Realpolitik, s’accommode difficilement de la devise : « La patrie avant le parti ». Ce cercle vicieux n’a pas affecté que les tenants actuels du pouvoir : il a été une constante depuis les années 1960.

Pour toutes ces raisons, j’ai aujourd’hui la conviction que notre pays devrait encore réformer son système électoral. Dans cette perspective, je fais la proposition suivante :

  • un mandat unique de huit (08) ans pour le président de la république ;
  • un mandat de huit (08) ans renouvelable une seule fois pour les députés et les élus locaux ;
  • l’organisation de toutes les élections la même année : la présidentielle en février ; les législatives en juillet ; les locales en décembre. A défaut de pouvoir jumeler certaines d’entre elles.

Ce dispositif devrait permettre au/à la président/e de la république de se consacrer essentiellement, pendant toute la durée de son mandat, à la réalisation du programme pour lequel il/elle a été élu/e.

Certains pays ont choisi le quinquennat, d’autres le quadriennat. Chacun doit trouver la voie qui lui sied le mieux, avec intelligence,  en se méfiant d’assertions du genre : « C’est ce qui se fait dans les ‘démocraties avancées’ » ; « Même des pays comme la France et les USA, … ».

A cette étape de l’évolution de notre société, la proposition ci-dessus me semble être une option adéquate, qui peut être enrichie et mieux structurée par des spécialistes du domaine.

Dr Diom Wouro Bâ



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