Le Ministre de l’Agriculture et de l’Équipement rural, Moussa Baldé, accompagné des Ambassadeurs de l’Ue et de l’Italie, a inauguré, le 1er avril 2021, la ferme villageoise « Naatangué » de Taïf-Baila. D’un coût de 144 millions de FCfa, elle emploie 35 personnes.
Ambiance festive le jeudi 1er avril à Taif-Baila. Les populations des 13 villages qui composent cette commune située à une trentaine de kilomètres de Touba sont sorties en masse pour accueillir la délégation du Ministre de l’Agriculture et de l’Équipement rural. Accompagné d’Irène Mingasson, Ambassadrice de l’Union européenne (Ue) au Sénégal, et de Giovanni Umberto De Vito, Ambassadeur d’Italie au Sénégal, Moussa Baldé était venu inaugurerla ferme villageoise «Naatangué» de Taïf-Baila. «C’est le plus grand projet économique de la commune», s’est félicité l’édile Mbaye Tine, espérant que cette inauguration marque une étape «décisive» dans le développement de cette collectivité territoriale.
Le Ministre a d’abordprocédé à la coupe du ruban et au dévoilement de la plaque inaugurale, avant de passer en revue les 35 bénéficiaires habillés aux couleurs de l’Agence nationale d’insertion et de développement agricole (Anida), pourensuitevisiterla ferme et des réalisationsqui y sont faites. Des parcellessont réservées à l’horticultureetd’autres à la culture fourragère, à l’étable et aux démonstrations des activités agricoles du site. Réalisée dans le cadre du Projet d’appui à la réduction de la migration à travers la création d’emplois ruraux au Sénégal (Pacersen), dans sa composante mise en œuvre de la Coopération italienne, pour un financement de 20 millions d’euros (13 milliards de F Cfa), cette ferme vise à lutter contre la migration irrégulière. Comme le souligne d’ailleurs le slogan :«Tekki fi ak fermes Naatangué ». Vaste de 20 hectares, la ferme de Taïf-Baila a coûté 144 millions de F CFA. Trente cinq personnes, dont 29 jeunes (âgés entre 18 et 35 ans) et 16 femmes, y travaillent en permanence. Chacun peut gagner jusqu’à 1800000 de FCfa par an. En plus du maraîchage et de la culture fourragère, des génisses jersiaises à fort potentiel de production ont été importées pour la production laitière.
Pour renforcer la productivité, Moussa Baldéa annoncé l’introduction de l’énergie solaire dans une vingtaine de fermes.L’Ambassadeur de l’Italie a souligné «le potentiel énorme que représente l’agriculture au Sénégal». L’ensemble des projets financés par la Coopération italienne au Sénégal, a dit Giovanni Umberto De Vito, vise à renforcer le rôle des jeunes et des femmes, acteurs cruciaux pour amener des changements positifs. Sa collègue de l’Ue, Irène Mingasson, a, de son côté, noté que le secteur agricole a besoin d’un soutien «fort et immédiat». La crise sanitaire, a-t-elle indiqué a généré« des chocs économiques et sociaux considérables et frappé durement l’agriculture sénégalaise qui demeure le moteur de l’économie du pays ».Pour le Maire Mbaye Tine, la commercialisation de la production ne devrait pas poser problème puisque, selon lui, «[ils ont] un marché potentiel qui pourra absorber l’ensemble des récoltes».
50 000 emplois attendus d’ici fin 2021
Au total, l’Anidavisela créationde 50000 emplois d’icià 2021, a fait savoir le Ministre de l’Agriculture et de l’Équipement rural.Le Projet d’appui à la réduction de la migration à travers la création d’emplois ruraux au Sénégal (Pacersen) devrait fortement contribuer à l’atteinte de cet objectif. En effet, dans ses deux composantes (centre et sud-est), il est prévula réalisation de 197 fermes agricoles « Naatangué », 47 fermes villageoises et 150 fermes familiales, dont 70 regroupées autour de sept exploitations agricoles conçues par l’Anida et dénommées « Waar Wi », a expliqué Moussa Baldé. Ceci, a-t-il précisé, va générer 3000 emplois, dont 70% sont des jeunes et des femmes et 25% des migrants de retour. «Ces réalisations importantes viennent à un moment crucial où l’insertion des jeunes constitue une priorité dans toutes les régions du Sénégal», a souligné le ministre.