Anne Hidalgo lors d’une réunion avec les maires de France, à Montrouge, au sud de Paris, mardi 15 mars 2022.

Tchat terminé

Aménagement, sécurité, tourisme, budget, transports… La maire de Paris a répondu à vos questions sur les défis que la tenue de ce grand rendez-vous sportif à l’été 2024 pose pour la capitale.

Ce tchat avec Anne Hidalgo est maintenant terminé

Merci d’y avoir participé. Vous avez été nombreux à nous poser des questions, nous n’avons malheureusement pas pu y répondre dans leur totalité.

Vous pouvez continuer à suivre l’actualité des Jeux olympiques et paralympiques sur notre site Lemonde.fr

Bonjour Bob,

Evidemment, les Jeux, c’est d’abord du sport et de l’encouragement de la pratique sportive. Paris et l’Ile-de-France ont un énorme déficit en matière d’équipements, de lieux pour pratiquer. Les Jeux de Paris 2024 doivent nous permettre – et c’est ce que nous faisons – de créer ou de rénover de nouveaux stades. A Paris, ce seront les stades Coubertin, Max Rousié, Bertrand Dauvin et celui des Poissonniers. Pour la Seine-Saint-Denis, ce seront huit piscines qui seront utilisées pour la compétition et seront laissées en héritage. Par ailleurs, depuis quelques années, nous pensons aussi l’espace public, les parcs, les jardins, les quais de Seine, comme des espaces aussi dédiés aux pratiques sportives. Mais nous sommes une ville très, très dense, avec un foncier assez rare, ce qui explique ce déficit historique en équipement.

Pour le développement du parasport, on avait un objectif de doubler le nombre de clubs para-accueillants. Lorsque nous les avons recensés, ils n’étaient que trois, en 2018-2019. En 2022, nous en avons compté 17. L’objectif qui a été fixé est de 40, et nous pensons déjà que nous allons le dépasser.

Anne Hidalgo

Chère Manon,

Les Jeux de Paris 2024 seront une occasion et une caisse de résonnance mondiale sur la lutte contre les discriminations, celles qui concernent les LGBTQI+, mais aussi sur l’égalité entre les femmes et les hommes. Paris sera aux couleurs de l’arc-en-ciel. Les Jeux de Paris seront les jeux de la liberté et de toutes les diversités.

Nous en profiterons pour dire haut et fort notre conception d’une humanité dans laquelle on respecte les personnes qu’elles que soient leurs orientations sexuelles, leurs origines, leurs couleurs de peau. Les Jeux de Paris 2024 seront les premiers jeux paritaires : il y aura autant d’athlètes femmes et autant d’athlètes hommes. Et la femme maire que je suis ne peut que se réjouir de cela.

Ajoutons que le CIO, depuis plusieurs années, soutient des équipes de réfugiés. Une équipe de réfugiés avait défilé pour la première fois aux Jeux de Rio en 2016. Le CIO a créé une fondation, la olympic refugees fundation, à laquelle je participe. Nous avons aussi, pour les Jeux de Paris, grâce au travail des partenaires sociaux, et essentiellement de Bernard Thibault, mis en place une charte sociale qui concerne à la fois la protection des travailleurs sur les chantiers (sécurité, droits sociaux), et aussi l’insertion, grâce aux jeux, de publics plus fragiles qui, grâce à tout cela, travaillent sur les chantiers des sites olympiques. A ce jour, 1,5 million d’heures d’insertion ont été réalisées.

Anne Hidalgo

Cher Parisien,

C’est une très bonne question. L’intérêt de Paris, ville hôte des jeux olympiques et paralympiques, c’est d’être utile à son pays. J’ai voulu, dès le début de la candidature, porter la question de la transformation de la Seine-Saint-Denis, comme une prioriété des Jeux de Paris 2024. C’est donc Paris au service de son pays, Paris au service de la Seine-Saint-Denis, laquelle bénéficiera de l’essentiel de l’héritage.

Anne Hidalgo

Cher Marcelin Berthelot,

La réputation de Paris, c’est d’être la plus belle ville au monde, ce que me disent tous les visiteurs étrangers. Dans toutes les villes du monde, la question de la propreté est un défi que relèvent les maires et les habitants. Nous relevons ce défi. J’ai renforcé les moyens de propreté, j’ai déconcentré vers les arrondissements ces moyens auprès des maires d’arrondissement. Et il y a d’ores et déjà, aujourd’hui, une nette amélioration, ce que me disent les viisteurs étrangers et Français, de passage à Paris, mais aussi les Parisiens. Nous avons plus de 5500 éboueurs mobilisés. Nous allons poursuivre nos efforts parce que c’est un défi renouvelé chaque jour.

Anne Hidalgo

Bonjour,

On doit travailler avec Tony Estanguet et le ministre de l’intérieur sur le dispositif de la cérémonie d’ouverture. Sur les quais hauts, ce sera gratuit. Nous discutons de la meilleure façon d’organiser les choses, mais pour l’instant, ce n’est pas encore arrêté.

Anne Hidalgo

Bonjour à tous les deux,

Nous avons voulu des jeux populaires, accessibles, et donc une billetterie qui permette au plus grand nombre, et bien sûr, je l’espère aux Parisiens, d’accéder aux sites de compétition ou à la cérémonie d’ouverture. D’ailleurs, les spectateurs qui seront sur les quais hauts, pour assister à la cérémonie, pourront le faire gratuitement.

Sur les plus de 13 millions de billets vendus, dont les inscriptions pour le tirage en sort est en cours, un million de billets sera à 24 euros pour les jeux olympiques, 500 000 à 15 euros pour les jeux paralympiques. Et la moitié des billets à destination du grand public seront à un prix égal ou inférieur à 50 euros. Côté ville de Paris, on distribuera 50 000 billets à destination des jeunes, notamment des centres de loisirs, des bénévoles, des mouvements sportifs et aux personnes en situation de handicap.

Anne Hidalgo

Re bonjour Marcelle,

Nous estimons qu’il devrait y avoir 15 millions de visiteurs à Paris (dont les trois quarts seront Français. Et parmi eux, 40 % Franciliens) pour les Jeux. L’offre de chambres d’hôtel est bien dimensionnée. On en compte 122 000 dans le Grand Paris. Bien sûr, comme cela se produit toujours pendant les Jeux, des habitants souhaiteront peut-être profiter de leurs vacances en-dehors de Paris et louer leur logement. Ce qui est possible dans le cadre de la loi et de la réglementation parisienne sur les plateformes de meublés touristiques. ça ne me choque pas que certains Parisiens utilisent cette possibilité là. Cela fait partie de leur liberté.

Anne Hidalgo

Bonjour Diagh,

Les Jeux vont aussi nous permettre d’accélérer l’accessibilité universelle de Paris. Sur toute la période de la compétition, nous attendons 350 000 visiteurs en situation de handicap. Ce sera d’ailleurs une expérience exceptionnelle que nous allons vivre ensemble car toutes ces personnes – para-athlètes, visiteurs – sont autant de leçons de vie. Nous aurons donc une accessibilité des sites, évidemment, garantie. Mais, au-delà des sites, nous avons engagé un travail, dans tous les arrondissements, pour avoir, dans chacun d’eux, un quartier à accessibilité augmentée. Une personne en situation de handicap pourra s’y déplacer partout sans obstacle, sans difficulté de franchissement de trottoirs. Tout est aménagé pour qu’elle puisse se déplacer sans contrainte et sans risque et qu’elle ait accès à une offre complète d’équipements et de services. Cela, sans les Jeux, n’aurait pas été possible dans les délais dans lequels nous sommes.

Evidemment la question du métro, ancien, est réelle, puisqu’il est aujourd’hui difficile d’assurer une accessibilité totale de toutes les stations et de toutes les lignes parisiennes. Je le regrette. Mais nous travaillons à la mise en place de navettes dédiées pendant la période de la compétition. Et d’ici les Jeux, les lignes de bus seront accessibles à 100 %.

Anne Hidalgo

Bonjour monsieur,

Oui, nous avons créé une police municipale à Paris. En 2024, ce seront 3 000 agents dont 2 000 policiers municipaux assermentés et formés. D’ailleurs, cette année, nous formons 1 000 agents nouveaux. Bien sûr que la police municipale, aux côtés de la police nationale, et sous la direction, aussi, de Michel Felkay, directeur de la police municipale, participera à l’ensemble de la sécurisation des sites et de la cérémonie.

Anne Hidalgo

Bonjour AD,

Oui, la cérémonie d’ouverture se déroulera sur la Seine. Nous avons voulu un concept de Jeux dans la ville, hors des stades. Pour la première fois, la cérémonie ne se déroulera pas dans le stade olympique, mais au coeur de la ville, sur la Seine. C’est le metteur en scène Thomas Jolly, qui sera le directeur artistique de cette cérérmonie. Pour les Jeux paralympiques, la cérémonie se déroulera hors du stade également, sur la place de la Concorde.

Cela nous oblige, bien sûr, à poser un dispositif de sécurité à hauteur de cet événement. Pour que la fête soit belle, elle doit être sûre. La sécurité incombe évidemment au ministre de l’intérieur et au préfet de police. Et c’est avec eux, et sous leur autorité que nous allons travailler à la sécurisation des Jeux et des cérémonies, en particulier. J’ai confiance en notre capacité à donner le meilleur de nous-mêmes. J’en veux pour preuve ce travail que nous avons fait, ensemble, pour le 31 décembre 2022, qui nous a permis d’accueillir un million de personnes sur les Champs-Elysées en assurant leur sécurité. C’est la première fois que nous avions autant de monde sur les Champs-Elysées depuis les attentats de 2015. Tout s’est déroulé dans une ambiance très bon enfant, avec les forces de sécurité que je veux à nouveau remercier et saluer.

Anne Hidalgo

Bonjour,

Oui, on pourra nager dans la Seine. Dès 2023, il y aura des épreuves test. En 2024, les compétitions de triathlon, para-triathlon et nage en eaux vives se dérouleront dans la Seine. Et après 2024, il y aura l’aménagement de sites de baignade dans le fleuve.

Cela a supposé un travail (toujours en cours) remarquable entre l’Etat, la ville de Paris, et toutes les collectivités qui baignent la Seine et la Marne. Car il fallait régler la question de 35 000 branchements directs au fleuve. Il s’agit principalement de logements en Seine-Saint-Denis et dans le Val-de-Marne. Pour Paris, le sujet était de collecter les eaux de pluie en cas d’orage. Nous terminons la construction d’un déversoir d’eau de pluie, l’équivalent de 40 bassins olympiques, derrière la gare d’Austerlitz. Et ce travail a été possible grâce à une implication totale du préfet de région Ile-de-France. Nous copilotons, tous les deux, ce programme « baignade en Seine ».

Anne Hidalgo

Bonjour Carole, bonjour Sigurt,

Les Jeux vont permettre une accélération de la transformation écologique de Paris. Sans les Jeux, nous n’aurions pas pu aller aussi vite. Sur les mobilités, je n’y reviens pas. Sur la Seine baignable, on y reviendra. Quant aux visiteurs qui viendront à Paris, nous travaillons actuellement avec les villes européennes pour que, par exemple, les visiteurs européens viennent en train plutôt qu’en avion. Nous avons fixé un objectif de zéro plastique à usage unique durant les Jeux. Les infrastructures construites sont très peu nombreuses, puisque 95 % des infastructures utiles aux Jeux existaient déjà, ou sont temporaires. Sur la construction du village olympique, qui deviendra un éco quartier, avec des logements, pour moitié de logements sociaux et pour les classes moyennes, le choix qui a été fait est celui d’un impact environnemental réduit de 50 % par rapport à une opération d’aménagement classique. On a privilégié le bois, les matériaux biosourcés, la climatisation naturelle des bâtiments.

Anne Hidalgo

Bonjour Marcelle,

L’héritage sur les mobilités sera très important, notamment sur les mobilités douces. Sur proposition des associations vélo, nous allons créer des « olympistes ». Ce sont des pistes qui relieront les sites d’entraînement et les sites olympiques. En vue des Jeux, nous sommes en train d’accélérer le programme de réalisation des pistes cyclables dans Paris. Un des sites qui connaîtra sans doute la plus grande transformation est le site de la porte de la Chapelle et du quartie de la Chapelle : on doublera les surfaces dédiées aux piétons. Et ce site sera aussi beau et majestueux que les Invalides ou le Champ-de-Mars. C’est l’ambition que j’ai fixée.

Anne Hidalgo

Bonjour à vous,

Oui, les transports publics sont saturés et traversent une crise sans précédent dans notre région. C’est un sujet de préoccupation majeure. C’est pourquoi j’ai demandé à la la première ministre Elisabeth Borne que l’on diffère et que l’on annule même le projet de privatisation de réseau de bus de la RATP parce que c’est totalement incompatible avec l’accueil des Jeux et des touristes dans de bonnes conditions. Rappelons quand même que les Jeux se déroulent en plein été, à un moment où l’activité économique est au ralenti, et que des solutions de transports de surface (bus, navette et vélo) seront proposées et très utilisées par les visiteurs.

Anne Hidalgo

Bonjour Bruno,

Non, la hausse de la taxe foncière n’est pas destinée à financer les Jeux. Elle est destinée à soutenir les services publics parisiens et les investissements pour la transition écologique. Le financement des Jeux est assuré, pour la partie publique, par l’Etat et les collectivités. Pour le budget de la ville, de 2018 à 2025, cela représente 380 millions d’euros d’investissement, soit, en moyenne, 0,65 % de notre budget annuel. Ils seront utilisés, par exemple, porte de la Chapelle, pour construire une arena et deux gymnases mais aussi toutes les infrastructures de pistes cyclables, de voies olympiques, la rénovation des sites d’entraînement (la piscine Georges Vallerey, dans le XXe, qui avait accueilli les Jeux de 1904).

Anne Hidalgo

Bonjour monsieur lambda,

Je sens plutôt une vraie adhésion aux Jeux, on le voit dans le pays tout entier. Des gens n’aiment pas les Jeux, considèrent que ce n’est pas forcément très utile. Je respecte leur point de vue, mais je pense qu’il est très minoritaire. Je suis là pour les convaincre. Et je sens depuis la fin d’année et ce début d’année 2023, plutôt une envie de partager un grand moment festif autour des Jeux. Ce sera le premier grand rendez-vous de la fraternité. Après les crises mondiales que l’on traverse, il y a un besoin de se retrouver.

Anne Hidalgo

Bonjour, le tchat avec Anne Hidalgo va commencer

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A 18 mois de la cérémonie d’ouverture, la capitale fait face à de nombreux défis : garantir l’accueil et la bonne circulation des millions de visiteurs attendus, assurer la sécurité des compétitions et en particulier de la cérémonie d’ouverture qui se tiendra sur la Seine, éviter que le budget d’organisation ne dérape, plombant les finances publiques, démontrer aux yeux du monde entier, que la « ville lumière » n’a pas perdu de sa superbe. Si la Mairie de Paris n’a pas la compétence de tous ces dossiers, en particulier de celui des transports, elle sera concernée au premier chef lorsqu’il sera question d’évaluer la réussite de ces Jeux.

A bientôt 18 mois de la cérémonie d’ouverture, Anne Hidalgo vous répondra sur tous ces sujets (et uniquement ceux concernant l’organisation des Jeux olympiques) dans quelques minutes.

Les JO de Paris 2024 accélèrent la transformation du Nord-Est parisien

Le seul équipement d’envergure construit à Paris pour les Jeux olympiques, une arena, le sera dans le quartier de la porte de La Chapelle. Un choix qui vise à amplifier les efforts de reconversion de cette ancienne zone de logistique et défavorisée de la capitale.

Lire aussi : Les JO de Paris 2024 accélèrent la transformation du Nord-Est parisien

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Le contexte

Tchat animé par Philippe Le Coeur, Emeline Cazi et Nicolas Lepeltier

Image de couverture : Anne Hidalgo lors d’une réunion avec les maires de France, à Montrouge, au sud de Paris, mardi 15 mars 2022. Thibault Camus / AP

  • Paris accueillera les Jeux olympiques du 26 juillet au 11 août, et les Paralympiques du 28 août au 8 septembre 2024, plaçant la capitale française au cœur de l’actualité sportive internationale le temps d’un été.
  • Au nom de Jeux voulus « sobres », Paris ne sera pas transfigurée au niveau urbanistique, l’organisation des Jeux ayant prévu de miser principalement sur les infrastructures existantes. Mais la construction d’une arena, porte de la Chapelle, accélère la transformation du nord-est parisien.
  • Néanmoins, la capitale fait face à de nombreux défis : garantir l’accueil et la bonne circulation des millions de visiteurs attendus, assurer la sécurité des compétitions et en particulier de la cérémonie d’ouverture qui se tiendra sur la Seine, éviter que le budget d’organisation ne dérape, plombant les finances publiques, démontrer aux yeux du monde entier, que la « ville lumière » n’a pas perdu de sa superbe.
  • Si la Mairie de Paris n’a pas la compétence de tous ces dossiers, en particulier de celui des transports, elle sera concernée au premier chef lorsqu’il sera question d’évaluer la réussite de ces Jeux. A bientôt 18 mois de la cérémonie d’ouverture, Anne Hidalgo, la maire de Paris, qui joue aussi une bonne partie de son aura politique avec l’organisation du rendez-vous olympique, a répondu à vos questions portant spécifiquement sur cet événement.

Pour approfondir :