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Santé

Les consommateurs prennent de la bouteille : «Boul faalé», un mal de jeunes – Lequotidien

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Jusqu’à une période récente, les jeunes bergers utilisaient l’eau de Cologne pour s’enivrer. Mais, on est passé à la vitesse supérieure, surtout avec la disponibilité des boissons alcoolisées dans certains commerces.

Demba NIANG (Correspondant) – Le «Boul faalé» fait des ravages. Produit bas de gamme et accessible, il est détourné de ses objectifs naturels. Il s’agit de parfums à forte dose d’alcool appelés communément «Boul faalé» comme l’eau de Cologne, Eau de roche et autres. Avec l’absence de boissons alcoolisées, des jeunes, surtout des bergers, ont recours à ces parfums pour s’enivrer. Du fait du bas prix (500 francs et le plus cher 1000 francs), ils en usent et en abusent pour être ivres. Silèye, âgé d’une quarantaine d’années, a longtemps consommé le «Boul faalé», avant d’arrêter : «C’est un médecin m’a interdit cette boisson, lors d’une hospitalisation. Je me suis rendu compte que je me tuais à petit feu.» A Galoya, un boutiquier est debout devant de nombreuses variétés de «Boul faalé» qu’il va revendre aux jeunes consommateurs. Il sait les moments de pic de consommation. «Le jour du marché hebdomadaire, je fais des ventes record car certains bergers viennent s’approvisionner pour la semaine et d’autres, après la vente de leur mouton, viennent pour acheter 2 à 3 bouteilles pour se soulager.» Baba, un autre boutiquier, rajoute : «Je ne vends plus ces parfums dès que j’ai compris que mes clients l’utilisaient pour s’enivrer.» Ce boutiquier, logé à Lougué, continue : «J’ai remarqué à chaque fois qu’un groupe de jeunes garçons, âgés entre 15 et 20 ans venant de Diam Bouri (un hameau situé à 1 km), me demandait l’eau de roche ou le parfum appelé salagne salagne, finalement j’ai appris que c’était pour s’enivrer. J’ai arrêté de vendre ces parfums pour ne pas être la cause de la débauche.»
Aujourd’hui, le «Boul faalé» est un peu concurrencé par la disponibilité de la vraie boisson alcoolisée. Elle est vendue dans l’ombre par des acheteurs connus des con­sommateurs. Dans le Diéri comme dans les localités de l’axe de la Route nationale, les bouteilles d’une vieille marque sont visibles au niveau des coins de rue et des dépotoirs d’ordures. Goral Samba, président de la Maison des éleveurs, tire la sonnette d’alarme : «C’est possible de trouver dans le gibecière de 3 bergers sur 5 à la tête d’un troupeau, une bouteille ou deux du Vieux gin.» Abou Thiolli enchaîne : «D’autres mettent ces bouteilles dans les poches de leur grand pantalon bouffant. Ils disent (les jeunes) qu’ils ont découvert le vrai Sangara, mais ce sera leur perte car ils sont très jeunes pour être accros à l’alcool.»
Ces consommateurs n’aiment ni parler du sens de leur consommation d’alcool ni de leur fournisseur. Et la nervosité les prend quand on insiste. A Yaré Lao, Ndiayène, Ndioum et Aéré Lao, les vendeurs d’alcool sont connus des populations, mais elles ont peur de les dénoncer.

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