Le défenseur des droits humains, Assane Dioma Ndiaye, s’est confié à Dakaractu sur le Centre de redressement de Serigne Modou Kara. Sur ce, il a avancé que ce genre d’opérations ou d’activités n’est pas du ressort d’un privé, encore moins d’un citoyen. Même au cas où une organisation quelconque ou une personne aurait cet objectif, cela nécessiterait une caution et surtout un accompagnement de la part de l’État parce que dit-il, il s’agit avant tout de la privation de liberté. « Seul le juge dans un État de droit peut attenter à la liberté individuelle parce que mettre quelqu’un dans un centre, c’est le priver de la liberté d’aller et de venir, donc vous conviendrez que cela ne peut pas être admissible de la part de l’État qui n’est pas une autorité judiciaire encore moins de la part d’un citoyen. »
Ainsi la robe noire de se poser la question de savoir comment de telles choses ont pu se passer pendant des années sans que l’État ne réagisse, sans que l’État ne soit au courant. « J’ai du mal à concevoir que l’État, de par ses pouvoirs régaliens, de par ses réseaux de renseignement, de par ses forces de sécurité ne puissent pas être au courant. » Sur ce, il accuse l’État d’être le principal responsable. Il soutient qu’un citoyen peut être ignorant, il peut faire des choses qu’il pense être dans la normalité ou dans la légalité alors que ces choses sont en déphasage avec la légalité.
Sur le plan pénal, il faut désigner des responsables. Il faut imputer des faits concrets à une personne déterminée. « Qui doit être responsable pénalement. Il peut y avoir une responsabilité par complicité ou par instigation, une responsabilité par co-action. Ainsi, avance t-il, il appartient aux autorités surtout au juge d’instruction qui a en charge du dossier de voir sur qui pèseront des charges parce que l’objectif d’une information est de faire en sorte que toutes les charges qui pèsent sur une personne dénommée et non dénommée puissent être établies de manière à ce qu’ultérieurement une juridiction de jugement puissent connaître de l’affaire.
Concernant les cas des décès qui ont eu lieu dans ce centre, il faut également déterminer la preuve de leurs causes.
Il affirme que le responsable moral a compris que cette chose n’aurait dû jamais avoir lieu, il n’aurait jamais dû se lancer dans cette activité parce que quand même, redresser suppose des compétences à la fois professionnelle, psychologique, sociologique et ceux qui étaient préposés à cette tâche ne l’ont pas.