Le président de la fédération mauritanienne de football, Ahmed Yahya, candidat à la présidence de la Confédération africaine de football (CAF), affirme vouloir « respecter les plus hauts standards en matière de transparence ». À 44 ans, il a décidé en novembre de présenter sa candidature à la présidence de la CAF, dont l’élection se tiendra le 12 mars à Rabat. Il sera opposé à l’Ivoirien Jacques Anouma, au milliardaire sud-africain Patrice Motsepe et au Sénégalais Augustin Senghor. Accusé de détournement de fonds, l’ancien président, le Malgache Ahmad Ahmad, a été suspendu par la FIFA.
Patron d’une société de pêche, Ahmed Yahya a 24 ans lorsqu’il crée le FC Nouadhibou, le club de sa ville natale, actuel champion de Mauritanie. Elu en 2011 à la tête de fédération nationale, il lance plusieurs projets pour développer le football dans son pays, dont l’équipe pointe alors à la 190e place du classement FIFA (101e aujourd’hui). Trois ans plus tard, la Mauritanie se qualifie pour le Championnat d’Afrique des nations (CHAN). Et en 2019, les Mourabitounes décrochent leur première participation à la Coupe d’Afrique des nations (CAN.)
Dans ce long entretien accordé à Le Monde Afrique, il fera savoir que : « Mon envie est de faire rayonner le football africain, rendre les compétitions aussi prestigieuses que celles qui sont organisées par les autres confédérations. Il faut qu’elles soient plus attrayantes, plus rentables, plus transparentes et surtout plus fiables. La Coupe d’Asie est trois fois plus rentable que la CAN, ce qui n’est pas normal. Je ne me résignerai pas à accepter cela. »
D’après lui : » La CAF a besoin de vision, de changements profonds. La CAF a le potentiel pour faire aussi bien que les autres confédérations, et même mieux. La FIFA et le cabinet d’audit PwC ont rédigé un ensemble complet de recommandations et je pense qu’une grande majorité d’entre elles devraient être mises en œuvre. Non pas parce que la FIFA ou PwC l’ont dit, mais parce que ce sont des propositions qui vont dans l’intérêt du football africain. » Le candidat Mauritanien rajoutera « Je propose de gérer l’administration de façon indépendante afin de respecter les plus hauts standards en matière de gouvernance. »
« L’éthique sera au centre de ma gouvernance. Je placerai toute ma confiance dans les hommes et femmes qui œuvreront pour l’intérêt du football en Afrique. La transparence et l’exigence sont des valeurs cardinales qui ont guidé mon action depuis vingt ans. Ahmed Yahya a été élu meilleur dirigeant africain par la CAF et par la FIFA. « Ma main ne tremblera pas quand il s’agira de défendre l’intérêt du football africain. » Toutefois, il assurera ne pas en être dans une dynamique vindicative. « Ne comptez cependant pas sur moi pour organiser une chasse aux sorcières » déclarera le plus jeune des candidats en lice pour diriger la CAF. »
Le Monde Afrique