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Le sélectionneur des Bleus a retenu l’attaquant du Real Madrid dans sa liste de vingt-six joueurs pour le prochain Euro. Derrière la surprise et la réconciliation, il y a aussi une logique de terrain pour un poste où la concurrence ne s’est pas imposée.

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Didier Deschamps et Karim Benzema lors de la Coupe du monde de la FIFA au stade Maracana à Rio de Janeiro, en juin 2014.

Entre Karim Benzema et l’équipe de France, l’histoire se conjuguait à l’imparfait. En fin de conférence de presse, un journaliste français ou étranger se dévouait bien pour remettre le sujet sur la table, sauf que pour Didier Deschamps le sujet en question n’était jamais celui du jour. Affaire entendue. A la surprise générale, le sélectionneur a pourtant retenu l’avant-centre du Real Madrid dans sa liste de vingt-six joueurs pour le prochain Euro (du 11 juin au 11 juillet) après cinq ans et demi de mise au ban.

A 33 ans, Benzema ne rattrapera jamais le temps et les sélections perdues, ni ce titre de champion du monde gagné sans lui en Russie en 2018. « Je n’ai pas la capacité de revenir en arrière, personne ne l’a, Karim non plus, le plus important c’est aujourd’hui et demain », a commenté Deschamps, presque philosophe, au moment d’évoquer son choix en direct sur TF1 et M6 mardi 18 mai. Sur son compte Twitter, le joueur s’est dit, lui, « tellement fier de ce retour en équipe de France et de la confiance que l’on m’accorde ».

Tellement fier de ce retour en équipe de France et de la confiance que l’on m’accorde. Merci à ma famille, mes amis… https://t.co/fzqnuFtVPB

— Benzema (@Karim Benzema)

Mais avant de penser à demain, de fantasmer déjà une association inédite avec un Kylian Mbappé dont la carrière professionnelle a débuté deux mois après le dernier match en bleu de Benzema en 2015, il a fallu parler. Didier Deschamps n’indique ni quand, ni où et refuse d’en livrer « un mot ». Le plus important est ailleurs. Le sélectionneur et le footballeur ont fini par se retrouver. « Pour arriver à cette décision, il y a eu des étapes importantes. Une très importante, on s’est vu et on a discuté longuement. Après, j’ai eu une longue réflexion », avoue le patron des Bleus.

La paix des braves

De Didier Deschamps, on dit que son pragmatisme légendaire s’arrête quand l’homme est touché dans son intimité. Ce n’est pas un secret, le Basque a très mal vécu la sortie de Karim Benzema dans le quotidien espagnol Marca, en juin 2016, où l’attaquant laissait entendre que le sélectionneur avait « cédé sous la pression d’une partie raciste de la France » pour le priver de l’Euro à venir dans son pays.

Karim Benzema jouant avec le Real Madrid contre Chelsea, au stade Stamford Bridge à Londres, le 5 mai 2021.

Ses cinq ans et demi loin des Bleus, le Madrilène les doit autant à cette déclaration et à ses conséquences (la résidence bretonne de M. Deschamps avait été ensuite taguée du mot « raciste ») qu’à l’affaire de la sextape dont elles découlent. Depuis octobre 2015, Benzema est soupçonné d’être impliqué dans une tentative de chantage lors d’un rassemblement des Bleus à Clairefontaine, envers son ancien coéquipier Mathieu Valbuena à propos d’une vidéo à caractère sexuel. Le joueur a été renvoyé devant le tribunal correctionnel de Versailles du 20 au 22 octobre pour « complicité de tentative de chantage ».

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