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Politique

Sénégal, une République sans avion présidentiel !

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Selon l’expert, le potentiel d’un appareil, c’est à dire, sa durée de vie est relatif. Le principe, insiste-t-il, en est que si la navigation est supportable pour la cellule, l’appareil est certifié. « On peut avoir un appareil tout neuf, en proie à d’énormes intempéries qui ne vivra pas longtemps. Un avion très bien suivi peut aller au-delà des espérances. Ce sont des cycles de potentiel qui sont définis par le constructeur qu’il faut respecter », dit-il. 

Les Sénégalais doivent aussi, savoir que ‘‘Pointe Sarène’’ a juste, changé d’appellation. Sous le régime du Président Abdoulaye Wade, l’avion portait le nom de « Pointe de Sangomar ». C’est un Airbus A319, acquis officiellement en 2011. Doté de 30 places et acheté à 20,9 milliards de FCfa, l’avion était vieux de huit ans. Son prix unitaire, révèle-t-on, peut avoisiner les 60 milliards de FCfa. Et, il a été acheminé à Perpignan et ‘‘réadapté’’ aux goûts du président Wade. « Pointe Sarène » a servi dans le passé d’avion de commandement à l’armée française pour le déplacement des présidents français. Son acquisition s’est faite après une révision générale. 

D’après le technicien avionique, cet appareil est loin d’être le nec le plus ultra de la compagnie Airbus. Sur ce point précis, l’expert disqualifie l’argument de la longévité, évoqué par Seydou Guèye. « L’âge d’un avion est extrêmement relatif. Un avion est programmé pour faire un système de calcul de vie calendaire ou horaire. On fixe un certain nombre de semaines, de mois, d’années. Et, à chaque butée calendaire ou horaire, l’avion doit effectuer une révision générale. Lors des visites, l’avion est scruté de fond en comble. 

Des spécialistes sont là surtout pour la cellule, dont se chargent les éléments de la Ndi qui inspectent l’état même de la cellule. Quand l’avion arrive, les moteurs sont enlevés et envoyés à l’unité de production pour la révision. Ce sont les spécialistes moteurs qui s’en occuperont et les spécialistes cellule s’occupent de la cellule », précise-t-il. 

Sous ce registre, un des membres de l’opposition, ancien chef du gouvernement, Abdoul Mbaye, semble être du même avis. « L’avion présidentiel inquiète. Il n’est pourtant pas vieux. Il n’a que 20 ans. Celui de Donald Trump en a 30 ans. Il suffit de faire la révision adéquate », a-t-il posté sur sa page Facebook. Les Etats-Unis, évoqués prévoient toutefois, d’acquérir deux autres « Air Force One » en 2024. En principe, l’A319 exige une révision tous les 5 à 6 ans, fait savoir le technicien avionique, avec des prolongations qui peuvent être accordées par le constructeur avec l’obligation d’aller en révision générale à l’issue. 

Révision profonde, une option plus profitable 

L’Etat du Sénégal est en face d’un besoin pressant. Vu les enjeux du moment, il est dans une situation qui ne peut plus attendre. Suivant les circonstances, la solution la plus pragmatique, face aux pannes à répétition de « Pointe Sarène », combinées aux déplacements fréquents de Macky Sall, il serait très difficile d’arbitrer. 

Etant dans un contexte de resserrement où l’orthodoxie est même allée jusqu’à imposer un budget-programme aux différents Ministères pour le projet de loi de finances 2020, l’Etat du Sénégal pourrait-il, se permettre pareille acquisition ? s’interroge Abdoul Mbaye sur son page Facebook. 

Mais, le technicien Al Hassane Hane estime que face aux urgences sociales et les nouvelles orientations budgétaires, l’option d’une révision profonde et sérieuse reste la plus profitable. « Le Sénégal vit des heures extrêmement difficiles. L’acquisition d’un nouvel appareil n’est pas une priorité pour l’Etat. Si cet appareil peut être structurellement révisé, remis à neuf, autant le faire et s’épargner des frais d’acquisition, formation de personnel et autres », conseille-t-il. 

Ce choix de faire réviser l’Airbus, seules les opérations de premier échelon peuvent s’effectuer localement. Les visites majeures supposent d’envoyer l’appareil en unité de révision chez des firmes qui ont la licence pour intervenir sur les pannes. Ce qui ne sera pas sans répercussion sur le budget. 

Sous Wade, l’appareil avait à ses premières heures, un équipage composé de Français pour l’essentiel, pris en charge financièrement par l’Etat français jusqu’à la fin du transfert de compétences de leurs collègues sénégalais. 

Présentement, la réparation (ou éventuellement un nouvel achat) suivrait également la même procédure de mise à jour du personnel navigant technique sénégalais. « Après révision, le pilote et les mécaniciens sont aussi, mis à l’épreuve. Il y a des vols de contrôle, d’autres vols pour voir si l’avion est navigable avant la livraison’’, explique M. Hane. « Une réparation à moins de frais à laquelle le technicien suggère l’acquisition, différée, d’un petit jet dans le parc présidentiel pour pallier ces genres de manquements et pour les déplacements express », a relevé l’expert. 

Sur ce, des interrogations d’une opinion ne devrait pas être plus avancée sur les montants à décaisser pour révision ou nouvelle acquisition. En principe, les coûts budgétaires sont supportés par l’armée, dont les fonds ne sont pas soumis à la plénière de l’Assemblée, lors du vote des lois de finances. Le secret qui entoure la vraie nature de la panne s’explique aussi, par le caractère sensible d’une telle information jalousement gardée par le commandement. 

Et pourtant en Chine, suite à 27 défauts découverts dans le Boeing que le président Jiang Zemin avait commandé chez Delta, le président chinois ne dispose officiellement plus d’un avion personnel depuis 2000. C’est à bord des appareils de la compagnie nationale Air China que Xi Jinping se déplace. 

Pour Macky Sall, une piste de la préférence nationale n’est pas à exclure. L’équation demeure irrésolue et M. Hane s’en impatiente, tout en exhortant à faire vite pour bien régler ce problème. 

 leral.net

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Pulicité