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le gouvernement rejette l’expertise de Tony Blair sur le chantier des réformes constitutionnelles

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Sollicité par le Président déchu de la transition, le colonel –major à retraite Bah N’Daw, pour accompagner les autorités maliennes à mener les réformes institutionnelles et électorales, l’Institute Tony Blair est aujourd’hui rejeté par les nouvelles autorités. Pour rappel, l’ancien Premier ministre britannique a été reçu par le Président de la Transition au palais de Koulouba, le 22 mars 2021. Selon le site Maliweb, lors de cette rencontre, les deux personnalités avaient jeté les bases d’un accord de partenariat qui était en cours de finalisation jusqu’à l’éviction du Président Bah N’Daw du pouvoir. Selon des informations révélées par d’autres presses, l’Institut Tony Blair et le gouvernement malien s’étaient entendus sur un programme d’assistance technique pour l’exécution de la feuille de route de la transition. Laquelle devait conduire les deux parties à mener à bien plusieurs réformes institutionnelles et électorales dans les mois à venir. Les choses semblaient avancer au point que l’Institut avait déployé deux experts au Mali, qui intervenaient déjà auprès du ministère de l’Administration territoriale et de la Décentralisation et auprès de celui de la Refondation de l’État. Le premier, selon un article de jeune Afrique, Cyril Kulenovic devait faire office de conseiller auprès de l’équipe chargée de la révision du fichier électoral. Ce, à cause de ces anciennes expériences ; notamment sa participation au compte de la Francophonie à l’audit du fichier électoral au Burkina Faso en amont des scrutins organisés en novembre 2020. Le second, le constitutionnaliste sénégalais Babacar Kanté, devrait, à son tour, participer à l’élaboration du projet de la nouvelle loi fondamentale. Tout cela est désormais dans le passé. Le nouveau premier ministre a opposé son niet à ce que les réformes constitutionnelles et électorales soient menées par un institut étranger. Pour lui, en 1960, en 1974 et en 1992, ce sont des Maliens qui ont élaboré leur loi fondamentale. « Pourquoi en 2017, les autorités ont sorti 1 million d ‘Euro soit plus de 650 millions de FCFA pour faire un projet de Constitution pour le Mali, pour ensuite annuler la procédure de révision ? Et pourquoi en 2020, l’Etat Malien fait de nouveau recours à un cabinet étranger pour l’aider à faire des réformes, alors que nous en avons les compétences nationales ? », s’interroge Dr Choguel Kokala Maïga, qui lève le voile sur l’intervention d’une main étrangère dans les réformes à mener au Mali. « Avec notre gouvernement ses pratiques sont terminées. C’est l’expertise nationale qui sera systématiquement mise à contribution pour toutes les réformes. Il y va de notre crédibilité », a-t-il tranché. Alors qu’il n’a que huit mois pour organiser des élections et mener les réformes, Choguel Kokala Maïga continue à rejeter l’idée qu’après 60 ans d’indépendance que le Mali fasse écrire sa Constitution par des étrangers. Il est convaincu que c’est cette Transition qui posera les fondations du nouveau Mali. Mais, a-t-il les moyens de son engagement ou dispose t-il d’une large marge de manœuvre pour pouvoir mener à bon port le chantier de la révision de la constitution ? Les militaires et plusieurs partis qui n’ont pas eu de place dans le gouvernement vont-ils le laisser suffisamment le temps pour conduire cette mission à terme. Déjà, le parti politique de l’ancien ministre des affaires étrangères le soupçonne de vouloir prolonger la transition en se détournant des missions essentielles pour se consacrer à la révision de la constitution ou l’organisation ‘’ des assises nationales de la refondation’’. « L’art de noyer le poisson en déplaçant les problèmes. La question est loin d’être là où l’actuel gouvernement du Mali la pose. Aucun non malien n’est engagé en 2021 dans la rédaction d’une quelconque constitution ; la vraie question est : avons-nous le temps de nous embarquer dans une révision ? », Lance Tiébilé Dramé contre le chef du gouvernement. Un autre ancien ministre, Me Kassoum Tapo, analyse qu’il est impossible de redresser le Mali en 8 mois. Et il met en garde les autorités actuelles contre toute tentative de prolongement de la transition. « Si elles le font, nous allons descendre dans la rue pour les montrer que nous autres maliens ne sont pas d’accord que ce n’est que dans les urnes qu’on prend le pouvoir », prévient Me Tapo, qui a créé un mouvement pour la refondation du Mali.

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