A La Baule, le 20 juin 1990, le président Mitterrand faisait un discours qui allait rester dans les annales de la relation entre la France et l’Afrique. Grand artisan de la Françafrique, le président français d’alors, tel un maitre à ses élèves, faisait la leçon à ses 37 homologues africains sur la nécessité d’aller vers l’instauration définitive de la démocratie dans les mœurs politiques. Il s’agit dans ce discours, référence dans les relations franco-africaines, de redéfinir l’aide française et la conditionner au respect de l’Etat de droit et de la démocratie. Un genre de chantage qui, trente années après, semble ne pas avoir fonctionné au vu de ce qui se pratique dans les Etats africains notamment ceux sous le joug de la France coloniale.
Une Afrique qui s’éloigne du « droit chemin » de la démocratie
A la fin des années 1980, l’Afrique était toujours confrontée à la problématique de l’application des principes de la démocratie dans la quasi-totalité des pays. Les meilleurs élèves parmi eux, comme le Sénégal, s’étaient ouverts au multipartisme intégral et même parmi ce lot d’Etat décidés à élargir le champ politique, beaucoup avaient mis en place un système qui ne laissait nullement place à l’expression de la démocratie telle que souhaitée. Des élections sont souvent organisées pour légitimer des mandats renouvelés au forceps, des scrutins décriés pour absence de transparence, des opposants harcelés, traqués et parfois même emprisonnés. Voilà le tableau du contexte du discours de La Baule, auquel il faut ajouter les conséquences de cette réticence à l’ouverture démocratique comme des coups d’Etat cycliques.
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