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« Je ne vois pas pourquoi je devrais m’en aller. Cela voudrait dire que je reconnais les faits que l’on me reproche », explique dans le « JDD » le patron de la FFR, qui a fait appel de la décision de justice prononcée le 13 décembre.

Bernard Laporte lors d’une conférence de presse à Paris le 14 décembre 2020.

Le président de la Fédération française de rugby (FFR), Bernard Laporte, condamné le 13 décembre à deux ans de prison avec sursis pour corruption, refuse de quitter son poste, dans la mesure où il a fait appel de la décision, affirme-t-il dans un entretien accordé au Journal du dimanche du 18 décembre.

« Je suis légaliste : je ne vois pas pourquoi je devrais m’en aller. Cela voudrait dire que je reconnais les faits que l’on me reproche. Impossible », rétorque notamment M. Laporte à ceux qui le poussent à quitter ses fonctions à la tête de la FFR.

En poste depuis fin 2016, le président de la Fédération, réélu en 2020 pour un mandat de quatre ans, a été reconnu coupable de cinq des six infractions pour lesquelles il était poursuivi, dont corruption passive et trafic d’influence.

Puisqu’il a fait appel de la décision du tribunal correctionnel de Paris, sa peine de prison avec sursis, ainsi que l’interdiction d’exercer l’activité de président de la FFR pour une durée de deux ans, ne sont pas immédiatement exécutoires.

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Mais depuis le jugement, de nombreuses voix se sont élevées pour lui demander de partir, parmi lesquelles la ministre des Sports Amélie Oudéa-Castera, la Ligue nationale de rugby (LNR) ou bien encore le Comité fédéral d’éthique et de déontologie de la FFR.

« Je suis certain d’être innocent »

A tous, M. Laporte, 58 ans, oppose une fin de non-recevoir, dans son entretien au JDD. « Ils ont le droit de dire ce qu’ils veulent, moi je suis certain d’être innocent. En outre, il y a des statuts, donc on les respecte. Si 30 % des clubs et des voix demandent une assemblée générale extraordinaire, et que deux tiers des inscrits votent pour la démission du comité directeur, alors il peut y avoir de nouvelles élections », estime-t-il.

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Interrogé sur l’entretien qu’il doit avoir prochainement avec la ministre, Bernard Laporte répond qu’il la connaît « un peu » et qu’il n’a « rien contre elle ». « Je l’ai eu au téléphone, je vais aller la voir et on va discuter. En tout état de cause, elle ne m’empêche pas de me présenter à nouveau à des élections », affirme-t-il.

Vendredi, dans un courrier de trois pages, le comité fédéral d’éthique et de déontologie de la Fédération a demandé à l’ancien sélectionneur du XV de France de « se mettre en retrait provisoirement, à titre conservatoire jusqu’à décision pénale définitive ».

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« Je prends évidemment en considération sa décision, laquelle sera soumise au bureau fédéral aussi rapidement que nous pourrons le convoquer », répond M. Laporte, interrogé sur cet avis. Selon les informations de l’Agence France-Presse, ce bureau fédéral doit se tenir d’ici les fêtes de fin d’année.

Le Monde avec AFP