La Dynamique pour une transition agroécologique au Sénégal (Dytaes) s’inscrit en droite ligne de la recommandation qui lui avait été formulée lors de la 3ème édition des Journées de l’agroécologie en janvier 2020. Lors de cette rencontre, Moussa Baldé, ministre de l’Agriculture d’alors, avait suggéré aux membres de la plateforme regroupant une soixante d’acteurs, de se formaliser dans un cadre permanent et structuré de concertation afin d’être l’interprète du gouvernement sur les questions d’agroécologie. L’atelier de partage des résultats d’évaluation d’initiatives agroécologiques, organisé lundi et mardi dans un hôtel du Lac Rose par les acteurs de la Dytaes, est un pas en ce sens. «C’est un processus dont on va partager les résultats des études du travail qui a été réalisé sur la transition agroécologique», a souligné l’agropasteur Abdou Aziz Badji, ayant pris part à l’atelier. «L’objectif principal de cet atelier est de partager les résultats d’évaluation d’initiatives agroécologiques menées au Sénégal avec les décideurs et autres acteurs du secteur agricole, notamment les membres de la Dytaes, pour en tirer des enseignements susceptibles de renforcer les actions en faveur de la mise à l’échelle de la transition agroécologique», fait comprendre le document de présentation remis à l’effet. Il était question, à travers ces deux jours de conclave, de comparer les différentes méthodes d’évaluation des performances de l’agroécologie, de partager et d’analyser les résultats des performances agroécologiques de différentes initiatives menées au Sénégal et les principaux freins et leviers pour assurer une mise à l’échelle de la transition agroécologique. «Le diagnostic est basé sur des indicateurs, une méthodologie qui est développée et qu’on éprouve. Des indicateurs basés sur des aspects agronomiques, de santé de l’environnement, socio-politiques», a noté Dr Mame Fatma Ndiaye, chercheure à l’Isra. «Il y a différents indicateurs qui sont étudiés, évalués et testés pour voir s’ils sont adaptés à des zones qui sont très différentes au plan agroécologique», a poursuivi la chercheure, se félicitant du travail réalisé. Cet exercice fait, la Dytaes se tourne résolument vers les perspectives. Il est dès lors question, pour les acteurs de l’agroécologie, de convaincre les élus et décideurs de soutenir davantage la transition agroécologique à travers des politiques publiques cohérentes et territorialisées, notamment en l’inscrivant dans la Stratégie nationale de souveraineté alimentaire. Prochaine étape pour eux, la 4ème édition des Journées de l’agroécologie lors desquelles un plaidoyer national alimenté, entre autres, par les conclusions de l’atelier va être servi aux autorités pour une transition agroécologique efficace.
Par Alioune Badara NDIAYE – abndiaye@lequotidien.sn
