Les artisans sénégalais se projettent sur la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf), en demandant l’accompagnement de l’Etat pour pouvoir supporter la concurrence non seulement sur le continent, mais aussi sur les autres marchés. «On a participé à des réunions pour parler de Zlecaf. L’Etat doit davantage nous soutenir pour nous permettre d’exporter nos produits. Il y a la labélisation, la qualité, les matières premières pour nous permettre d’aller et «compétir» au niveau international», a plaidé Mor Sow, Secrétaire général du Syndicat national des artisans du Sénégal (Synas), élu samedi dernier lors de l’Assemblée générale constitutive de ce nouveau syndicat. La mise en place de ce syndicat affilié à la Confédération nationale des travailleurs du Sénégal (Cnts) entre en droite ligne avec une meilleure prise en charge des préoccupations des artisans, selon M. Sow, qui s’insurge contre la cherté du paiement de la contribution globale unique dont les artisans devraient s’acquitter avec un taux de 5% ponctionné sur les chiffres d’affaires réalisés annuellement. «On parle de l’impôt sur le revenu, c’est-à-dire si on se retrouve avec un chiffre d’affaire de 100 millions, avec un bénéfice de 5 ou 10 millions de francs, on paie 5% de contribution globale unique. Ce qui veut dire qu’on va verser 5 millions de francs dans les caisses de l’Etat. C’est dur à supporter», souligne-t-il.
Pour Abdou Sam, Secrétaire national chargé des revendications, la mise en place de ce syndicat vient à son heure, car il permettra aux artisans de mieux défendre leurs intérêts. Evoquant leur poids dans l’économie sénégalaise, il indique que l’artisanat représente 35% du Pib, selon l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (Ansd). Réclamant plus de considération et soutenant n’avoir pas perçu l’argent alloué dans le cadre du fonds Covid-19 alors qu’ils sont les plus impactés par la pandémie, les artisans regroupés au sein du Synas demandent à être attributaires d’une bonne part de la Commande publique, même s’ils reconnaissent que l’Etat a fait des efforts en leur octroyant une partie du marché de 10 milliards de francs Cfa relatif à la confection des tenues scolaires.
Par Amadou MBODJI – ambodji@lequotidien.sn