La question de la parité n’a jamais été autant agitée qu’en 2022, lors des élections locales et législatives. Dans le département de Podor, lors de l’élection des bureaux municipaux en février 2022, la parité n’a pas été respectée dans certaines mairies et dans d’autres, les femmes se sont octroyé le poste de première adjointe sans responsabilités.
Par Demba NIANG – Sur les 22 communes que compte le département de Podor, seule une se prévaut d’avoir un maire résident. Le plus grand nombre de maires du département a des responsabilités nationales, réside à Dakar et administre à distance. Ainsi, dans cette gestion à distance, certains maires ont bel et bien des premières adjointes, mais seulement pour la forme ou pour se conformer à la loi. Alors que 4 communes voient leurs bureaux municipaux fouler aux pieds la parité.
En février 2022, lors de leur installation, plusieurs bureaux municipaux ont respecté la loi de la parité. Un respect qui cache bien des zones d’ombre, car les maires sont retournés à l’ancienne orthodoxie en octroyant plus de responsabilités à leur deuxième adjoint, au détriment de leur première adjointe. Si les maires gardent jalousement la responsabilité dans l’ordonnancement du budget, la délégation de signature de l’état civil et la représentation aux rencontres sont confiées au deuxième adjoint, c’est-à-dire aux hommes comme eux. Ainsi, pour échapper aux recours, certains maires ont choisi leur ancien premier adjoint pour en faire les deuxièmes, mais leur confiant les responsabilités qu’ils avaient entre 2014 et 2022.
Dans plusieurs bureaux municipaux, la parité a été respectée dans le choix homme-femme, mais les hommes, malgré leur statut de deuxième et quatrième adjoints, s’arrogent les grandes responsabilités dans les mairies. Ceci a été possible avec la délégation de responsables des 21 maires hommes sur les 22 que compte le département de Podor. S’il y a un respect de façade de la parité dans plusieurs communes, 4 sur les 22 ne se sont pas gênées pour constituer des bureaux municipaux qui ne sont pas soumis à la loi de la parité.
4 communes hors la loi
Podor, Ndioum, Méri et Mboumba sont les 4 communes à faire exception à la règle de la parité. A Podor, le Bureau municipal est composé de 2 hommes et de deux femmes, mais le poste de premier adjoint est revenu à Assane Yiba Mbodji (un homme à la place d’une femme), alors que Houlèye Wone et Aminata Sall sont respectivement élues deuxième et troisième adjointes. A Ndioum aussi, le maire et ministre de l’Education nationale a eu comme premier adjoint Oumar Diaw. Dans les deux autres communes, Méri et Mboumba, les bureaux municipaux brillent par l’absence de femmes en leur sein. Ainsi, des conseillers ont saisi la Cour d’appel de Saint-Louis par un recours. Plus de six mois après la décision de la Cour d’appel instruisant le Conseil municipal à une reprise du vote du Bureau municipal en respectant la parité, rien n’est encore fait. Pour les conseillers municipaux porteurs de ces recours, la balle est dans le camp des organisations de défense des droits de la parité aux niveaux départemental et national, pour porter le combat devant aider à corriger une injustice.
Correspondant