Politique
Participation au dialogue politique : Un front "anti-Macky " se forme
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1 an agoon
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SENDirect
Les concertations politiques appelées à moins de 10 mois du scrutin présidentiel de février 2024 par le chef de l’Etat Macky Sall, fortement relayées par le camp majoritaire, semblent parties pour se faire sans une grande partie de l’opposition dite significative et de certains mouvements citoyens. Pour cause, au fur et à mesure que l’appel au dialogue est porté par le parti présidentiel et la coalition Benno Bokk Yaakaar, des positions s’élèvent de l’autre côté pour dire non au dialogue politique sous format Macky. Comme en témoignent les dernières sorties du Pep de Déthié Fall, de Grand Parti de Malick Gakou, et autre plateforme Avenir Sénégal Bi Ñu Bëgg, dans la foulée du F24, d’Ousmane Sonko et Aminata Touré.
Non aux « deals et combines »
Ce refus du dialogue politique esquissé par le président Macky Sall, et dont les éditions antérieures aboutissaient généralement à des arbitraires du chef de l’Etat sur le dos de l’opposition, est tout autant partagé par Ousmane Sonko de Pastef lui-même. Dans une sortie assez suivie lundi dernier, le leader de Pastef-Les patriotes avait disqualifié l’appel au dialogue de Macky Sall. Ousmane Sonko soutenait mordicus, en point de presse, que le dialogue esquissé par Macky Sall visait deux objectifs : « liquider ou isoler le Pastef », et également «valider une troisième candidature anti-constitutionnelle». Certifiant que Macky Sall et ses « deals d’un autre âge » ont coûté trop cher au pays, Ousmane Sonko finissait par lancer « un appel à toutes les forces vives regroupées au sein du F24, à notre coalition, à tous les Sénégalais, à tous ces Sénégalais debout dans leurs domaines, à vous la jeunesse sénégalaise, pour que nous ne rations pas encore ce virage, pour nous soyons debout pour ce pays, pour que nous soyons prêts à faire les sacrifices qu’il faut pour sauver notre pays de la cupidité, de la boulimie, de l’amour inconsidéré pour le pouvoir. Cela relève de la volonté de chacun et de chacune de nous tous Sénégalais »,
S’engageant dans la même dynamique, en ce même jour du 1er mai, l’ancienne Première ministre Aminata Touré avait clashé l’appel au dialogue de Macky Sall en le taxant de «manœuvre politique» en relation avec le Pds. «L’appel au dialogue du président Macky Sall est une manœuvre politique pour diviser l’opposition, une manœuvre qu’il a entamée depuis longtemps avec la collaboration active du Pds. Aujourd’hui, ce deal que j’annonçais entre le président et le Pds a éclaté au grand jour. En fait, le Pds n’est pas participant au dialogue, il est co-organisateur avec le président Macky Sall », avait confié Aminata Touré, candidate déclarée à la présidentielle de février prochain, qui révèle par là un deal entre le président de la République et la formation politique libérale qui compte participer au scrutin présidentiel avec Karim Wade.
Le F24 refuse la main tendue
Enfonçant le clou au lendemain des sorties d’Ousmane Sonko et Aminata Touré, le mouvement des forces vives du Sénégal (F24) qui regroupe plus d’une centaine de partis politiques, d’organisations de la société civile et de mouvements citoyens a catégoriquement rejeté l’appel au dialogue lancé par le Président Macky Sall. Le vice-président dudit mouvement, Aliou Sané et Cie ont estimé dans un point de presse tenu le mercredi 03 mai que leurs priorités étaient ailleurs. « Concernant le dialogue, on n’en sait rien. Nous ne sommes pas concernés par ce dialogue. Ce qui nous préoccupe le plus, c’est de se mobiliser pour faire face au Président Macky qui a une volonté de briguer une troisième candidature », avait lancé Aliou Sané, vice-coordonnateur du F24. Selon lui, les « Sénégalais s’opposeront de la façon la plus ferme à travers le F24 et les forces vives de la nation pour dire non à cette troisième candidature afin de le dissuader et de se mobiliser dans le respect des lois et règlements ». Tout en se préparant pour le grand rassemblement anti-Macky Sall qui se tiendra le vendredi 12 mai 2023 à la place de la Nation, symbole du combat mené par le M23 contre la 3ème candidature de Me Abdoulaye Wade.
Ces divers refus du camp opposé au régime en place et ses alliés montrent à quel point le dialogue politique esquissé par le Président Macky Sall risque d’être orphelin d’une large frange de l’opposition sénégalaise si le format actuel centralisé autour de l’amnistie et consorts ne varie pas entretemps. Et ce, malgré les appels de pied de moult analystes et acteurs sociaux, à l’instar d’Alioune Tine d’Afrikajom Center, qui plaident une participation active de l’opposition au dialogue lancé par le chef de l’Etat. Histoire d’éviter la déflagration, de garantir la stabilité politique et de préserver la paix civile dans un contexte sous-régional lourd de menaces.
M DIENG
Sud Quotidien
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