« C’est quelque chose de jamais vu… » C’est le sentiment de Boubacar Boris Diop sur les manifestations, suite à la condamnation du leader de Pastef dans l’affaire Sweet Beauté. L’écrivain qui avait déjà donné son avis dans une tribune co-signée avec Felwine Sarr et Mohamed Mbougar Sarr, est revenu à la charge, lors d’un entretien avec « El Pais », rapporte senego.
« …D’abord pour sa violence, deuxièmement, en raison de son intensité, on dirait qu’elle va durer. Et enfin pour son impact. Même les footballeurs de l’équipe nationale et les lutteurs sont sortis pour dénoncer ce qui se passe« , a regretté l’écrivain.
« Forces occultes »…
Lors d’une conférence de presse, la police sénégalaise avait accusé des supposés « nervis » armés d’être à l’origine des débordements notés lors de ces manifestations. Des « forces occultes » selon eux, et présentés, dans une vidéo comme des manifestants avant, par la suite, d’être démentis par une autre vidéo plus longue montrant ces mêmes hommes armés aux côtés des FDS.
Dans la manipulation…
A cet effet, Boubacar Boris Diop estime que « c’est beaucoup plus sérieux que ça. Je crains qu’ils déclarent l’état d’urgence pour retarder les élections. Le régime s’est rendu compte qu’il a perdu, qu’il s’est moralement brisé, et il est en proie à la panique (…) On parle toujours de la démocratie sénégalaise, mais je pense que cela n’a jamais été réel… Maintenant, le régime est allé très loin dans la manipulation, la mystification et la haine« .
Le régime militaire…
Il a, aussi été interpellé sur la présence des militaires, lors de ces manifestations qui ont fait plusieurs morts. D’après lui, le régime militaire est un mal nécessaire. Avant de s’en expliquer : « Si vous avez une classe politique, civile, totalement corrompue et, devant eux des personnes vertueuses qui aiment leur pays et sont engagées dans leur indépendance, il faut les soutenir… L’habit militaire ne doit pas être perçu comme une malédiction ou une bénédiction, mais plutôt évalué en fonction de l’intention et de l’intégrité des individus qui le portent« .
